Enfournement et Cuisson des Bols

Désolé, vous arrivez trop tard !
l’enfournement est déjà fait

et le four est fermé !

Bien sûr je plaisante.

Revenons en arrière, Flash-back comme on dit au cinéma.

L’enfournement est un processus long et délicat car il faut penser à la hauteur des éléments, à leur placement dans le four, aux dimensions des plaques, des supports et surtout à la circulation des flammes dans la chambre.

On fait souvent le rapprochement avec la circulation d’un fluide (eau) passant par les carneaux entre l’alandier et la chambre avec suffisamment de vitesse et d’énergie puis filant entre les pièces pour aller chercher la sortie vers la cheminée ; un travail mental avec en tête le four complètement reversé ! 

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La Cuisson

La cuisson au bois est un moment attendu et redouté. Le résultat peut apporter son lot de surprises : de magnifiques émaux sortis de nulle part ou des émaux plus classiques.

La cuisson au bois permet un travail collectif avec une rotation de petites équipes pour alimenter l’ogre fin gourmet qu’est le four à bois. Pour soigner son appétit nous lui avons donné principalement du bois de sapin qu’il a fallu taillé en de longues allumettes. Toute la journée une équipe de tailleurs de bois a œuvré pour satisfaire l’ogre adoré. Un grand merci car ces allumettes permettent d’avoir des flammes pétillantes qui font monter en température la chambre précieuse.

La cuisson au bois est une journée difficile et épuisante pour les Maîtres du feu. Il faut être attentif, à l’écoute des flammes. Trouver le bon rythme comme une musique qui vous emporte et vous maintient dans une rêve contrôlé. Ne pas être tout le temps à regarder l’indication de la sonde de température. Il faut être patient !

C’est le four qui vous guide. C’est lui qui nous dit : « J’ai faim, donne-moi à manger !« . Cela peut prendre du temps car il doit nourrir chaque brique de sa construction chaque partie de son corps. C’est comme nous, lorsque nous mangeons, à chaque enfournement sa température baisse un peu avant de remonter grâce à cette énergie apportée. Pour cela il faut que ses mâchoires ne soient pas ouvertes trop longtemps. C’est un tempo à donner. Il va emmagasiner l’énergie et la température va monter petit à petit, petit à petit, petit à petit…

Pour les Maîtres du feu c’est une période qui peut être harassante. La chaleur de plus en plus présente ajoutée à l’impatience d’en finir peut être fatigante. Il faut non seulement écouter le four mais il faut faire attention à l’introduction des allumettes dans le four : ne pas boucher les carneaux (dans ce four), croiser les allumettes pour ne pas faire des blocs, éviter d’avoir trop de braises, laisser un lit de braises et un passage d’air sous la grille de l’alandier.

Ces observations permettent de prendre une décision rapide pour l’introduction du bois dans l’alandier : je mets 1, 2, 3, 4 ou 5 allumettes en 3 ou 4s pour ne pas étouffer le feu et donner un passage d’air suffisant lorsque la porte de l’alandier va redescendre.

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1235°C l’objectif est atteint…

La tension peut retomber…
Laissons le four se reposer…
Nous aussi,
on l’a bien mérité…